Article : la première montre de Richard Mille fête ses 20 ans !
La première montre de Richard Mille, la RM 001, a fait l’effet d’une bombe lors de son lancement il y a 20 ans, et pas seulement en raison de son allure incomparable et de son prix exorbitant de 135 000 dollars.
En effet, la combinaison d’un boîtier tonneau incurvé, d’un cadran à effet 3D et d’un calibre peu orthodoxe (visible à l’avant et à l’arrière) était une révolution esthétique. Mais le plus surprenant, c’est le fait que Richard Mille soit entré dans l’univers des montres avec rien de moins qu’un tourbillon : le summum de l’esbroufe horlogère.
C’est comme si un bébé tout juste sorti du ventre de sa mère rongeait son cordon ombilical et se lançait dans une chorégraphie endiablée.
Le tourbillon RM 001 était la première montre spectaculaire de la marque
Le choc de la nouveauté
La RM 001 était peut-être la montre la plus audacieuse depuis les années 1970. À l’époque, Gerald Genta travaillait chez Audemars et s’était affranchi des règles de conception pour créer la Royal Oak. Pour une marque débutante telle que Richard Mille, cette montre était une vraie preuve de courage. Depuis, la marque n’a jamais cessé d’étonner le monde.
La RM 001 a constitué le fondement de la marque, le parent de presque tous les autres modèles RM de sa brève histoire. Et pourtant, on ne doit son existence qu’à la détermination, à la volonté et à la créativité de Richard Mille, un homme qui reconnaît ne pas être plus capable d’assembler une montre que d’opérer un dauphin à cœur ouvert.
Comment Richard Mille, une marque dont l’histoire et l’héritage sont dignes d’un centre commercial de Dubaï, s’est-elle placée à l’avant-garde du mouvement horloger pour devenir l’un des indépendants les plus connus d’aujourd’hui ?
Fondation de la marque
Pendant la première partie de sa carrière, le diplômé français en marketing Richard Mille a exercé des fonctions non techniques dans des sociétés horlogères avant de rejoindre le prestigieux horloger français Maboussin.
L’arrière du modèle RM 001 de Richard Mille
En 1998, suite à un désaccord sur la stratégie commerciale de la division horlogère, Mille a décidé de quitter la marque. Il a fini par trouver un associé en la personne de Dominic Guenat, propriétaire d’une entreprise fabriquant des montres pour des marques privées. Mille et Guenat ont fondé la marque Richard Mille en 1999 et ont conclu un autre partenariat avec Audemars Piguet, qui deviendra plus tard actionnaire de la société.
Au cours des deux années suivantes, ils ont défini la philosophie de leur marque, influencée par l’univers de la course automobile, de l’aéronautique et de la voile, ainsi que par les aspects technologiques de l’innovation, des matériaux résistants jusqu’alors inutilisés dans l’horlogerie et la précision.
Après un gros travail de recherche et de prototypage, ils ont dévoilé leur création au salon Baselworld 2001, trois ans seulement après la création de l’entreprise. Sans grande surprise pour une montre aussi singulière, l’accueil a été mitigé. Certains ont été consternés par cette réfutation cinglante de l’horlogerie conventionnelle, d’autres ont apprécié la résolution de Richard Mille à suivre sa propre voie dans l’industrie… Au diable la tradition !
Qu’est-ce qui fait le succès d’une Mille ?
Quels sont les éléments clés (hormis une conception hors pair) du succès des montres Richard Mille depuis le lancement de la RM 001 il y a vingt ans ?
L’utilisation de matériaux très peu orthodoxes pour le boîtier et les composants a été révolutionnaire, notamment avec des substances telles que le graphène, un matériau découvert par deux chercheurs de l’université de Manchester qui ont reçu le prix Nobel de physique. La RM 001, fabriquée à partir de nanofibres de carbone et de titane, a changé la donne. Grâce à ces matériaux, les montres Richard Mille sont les plus légères au monde.
Ensuite, il y a le choix des ambassadeurs sportifs et le fait que Mille insiste pour qu’ils portent les montres en pleine action, que ce soit sur la piste de course, le court de tennis ou dans une Formule 1 fonçant à 360 km/h.
Le plaisir au cœur des fonctions
En outre, les montres Richard Mille ne fonctionnent pas comme les autres. Prenons l’exemple de la couronne de la RM 50-03, que l’on ne tire pas pour régler l’heure. En effet, on utilise un bouton-poussoir situé dans la couronne pour choisir le mode remontage, neutre ou aiguilles (pour le réglage de l’heure), que les lettres W-N-H viennent indiquer sur le cadran. Cela revient à choisir sa vitesse en conduisant, ce qui n’est guère surprenant étant donné la passion de Mille pour les voitures.
Et bien sûr, il y a le prix. La plupart des gens devraient vendre leurs organes internes et prostituer tous les membres de leur famille avec des oligarques russes pendant des années avant de pouvoir s’offrir une montre Richard Mille, dont le chronographe à rattrapante RM 50-03 atteint le million de dollars.
Le modèle RM 055 Bubba Watson à remontage manuel
Richard Mille s’est clairement moqué de l’idée selon laquelle, pour être prise au sérieux, une marque horlogère doit posséder une multitude de vieux calibres poussiéreux et un arbre généalogique remontant à l’époque où Napoléon apprenait à utiliser le pot.
Le fils de Richard Mille, Alexandre, étant prêt à prendre la relève, tout porte à croire que la marque est en voie de laisser un héritage durable.
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