Banc D'essai : Omega Speedmaster Vs Rolex Daytona
Entrez dans la boutique Omega la plus proche et il y aura de fortes chances pour que vous puissiez sortir, le portefeuille certes plus léger, mais avec une Speedmaster à votre poignet. Ce n’est pas la Rolex Daytona, à moins que vous soyez prêt à payer le supplément offrant les métaux précieux. Mais l'histoire est-elle sur le point de changer?
En réalité, la question n’est pas tant: "L'histoire est-elle sur le point de changer?", que: "L'histoire est-elle sur le point de se répéter?" La Daytona reste la montre poignet par excellence en ce moment – disons depuis deux ou trois decennies, mais cela n’a pas toujours été le cas. Il fut un temps où, aussi incroyable que cela puisse paraitre, la Daytona était vue comme un objet hideux.
Allons plus loin encore: il fut même un temps où la Daytona n’existait pas du tout. C’est une évidence en effet, mais ce que je veux dire ici, c’est qu’il y eut une période où la Speedmaster existait, mais pas la Daytona. Ce que vous aviez, c’était Omega, ce géant de l’horlogerie suisse, qui dirigeait l’industrie avec sa collection «Professional» de 1957 a trois modèles phares, la Railmaster, la Seamaster et la Speedmaster.
La collection était destinée à porter un coup fatal à Rolex, qui s’imposait face à Omega avec la Submariner, cette jeune entreprise de petite taille et assez souple pour mettre sur le marché une montre de plongée véritablement capable de rivaliser avec son plus gros concurrent. Mais la ou Omega manquait en rapidité, elle le compensait avec son impact, plaçant ses trois montres professionnelles au même moment pour contrecarrer les plans de Rolex.
Le coup de grâce venait indéniablement de la Speedmaster. C'était avant la conception assistée par ordinateur, l'usinage automatisé et toute les nouvelles technologies qui donnaient aux petites entreprises la possibilité de développer de nouveaux mouvements. Rolex pouvait certes créer plusieurs nouvelles montres basées sur le design Turn-O-Graph, notamment les modèles Submariner et GMT-Master, elle restait limitée par les mouvements proposés par son fournisseur Aegler.
Omega n’avait pas ce problème. Elle disposait des moyens financiers nécessaires pour entamer un développement commun avec le fabricant de mouvements Lemania afin de construire un nouveau mouvement chronographe, le 321. Ce nouveau calibre était doté de caractéristiques telles qu'un embrayage latéral, une roue à colonnes, un système anti-choc: le genre de technologie que Rolex ne pouvait développer que dans ses rêves.
Pour démontrer l'ampleur de cette entreprise, même les grandes marques comme Breguet, Vacheron Constantin et même Patek Philippe ont toutes utilisé le 321 sous licence plutôt que de développer leurs propres mouvements – et à l'heure actuelle, seule Patek Philippe a pu s’en séparer.
Imaginez alors la surprise de Rolex lorsque la Speedmaster vit le jour, une grande montre de sport trapue faite pour dominer toutes les montres de sport. En comparaison, la 6238 de Rolex semblait mal conçue et démodée, et le fondateur de Rolex, Hans Wilsdorf, savait que quelque chose devait rapidement changer. Malheureusement, il est mort avant que cela puisse arriver - son héritage était alors sur le point de s’appauvrir encore plus avant qu'il ne s'améliore.
Nous supposons ici que la Cosmograph Daytona a toujours été une montre populaire, mais avec la Speedmaster remportant l’appel d’offre de la NASA, le nouveau chronographe Rolex a en quelque sorte été laissé en plan. Les gens ne voulaient pas l’acheter, les bijoutiers ne voulaient pas la vendre - il y a même des rumeurs selon lesquelles des Daytona seraient données comme produit d’appel vers d’autres achats.
Les pontes chez Omega ont dû se sentir plutôt contents d’eux-mêmes, mais la capacité de la société à investir beaucoup d’argent pour résoudre un problème a finalement été le déclencheur de sa quasi-disparition. Lorsque la technologie du quartz bon marché s'est véritablement implantée au cours des décennies qui suivirent, Omega a tout tenté pour conserver son rang sur le plan technologique, jusqu’à en éclater sa marque et obtenir un résultat impossible à assumer. Une entreprise suisse ne pouvait tout simplement pas fabriquer des montres assez bon marché.
Rolex, de son côté, n’ignorait pas complètement le problème, mais ses options étaient beaucoup plus limitées - ce qui a finalement maintenu l’attention de la marque et lui a valu une solide réputation de favori des collectionneurs lorsque les montres mécaniques ont commencé à redevenir populaires. Le temps était venu pour Rolex de briller, et elle brille jusqu’à aujourd’hui.
Donc, pour répéter la question, "L’histoire est-elle sur le point de se répéter?". Omega a usé assez longtemps de l’aspect Moonwatch de sa Speedmaster pour oublier que la montre était à l'origine une montre de sport, destinée au chronométrage des courses, en particulier des courses automobiles. C’est la raison pour laquelle la collection Speedmaster Racing existe, et je suis sûr que vous en conviendrez, les similitudes avec la Daytona sont frappantes.
Prenons par exemple la première Cosmograph et ses caractéristiques proches de la Speedmaster, un boitier trapu, une lunette externe et un cadran épuré, et bien c’est maintenant au tour d’Omega d’être une source d’inspiration. Les modèles récents Daytona 116500 LN et Speedmaster Racing sont tous deux disponibles avec des lunettes en céramique, des cadrans blancs avec des sous-cadrans à anneaux noirs avec une petite touche de couleur. Même les mouvements sont également très précis. Même si le calibre 4130 de Rolex a environ 10 ans de plus que le 9900 d’Omega, sa conception perfectionnée a gardé toute sa pertinence.
Outre quelques différences mineures ici et là, comme la réserve de marche de 72 heures de Rolex par rapport aux 60 heures d’Omega, le balancier-spiral d’Omega par rapport au Parachrom de Rolex, la certification COSC de Rolex sur celle METAS d’Omega, ces deux montres sont côte à côte - et je doute que ce soit un accident. Mais est-ce suffisant?
Toutes choses étant égales par ailleurs, pourquoi quelqu'un achèterait-il l'Omega et non la Rolex? Et bien, c’est plus de 3 000 £ de moins, avec un prix de 6320 £ pour l’acquérir. Rolex a fait un bond en avant sur Omega sur le marché des montres haut de gamme, tout comme elle a fait un bond en avant sur le marché des montres de plongée. Cette Speedmaster participe une fois encore aux représailles d’Omega, l’un des nombreux lancements récents de produits visant à faire plus Rolex que Rolex. Cela a fonctionné la dernière fois, peut-être que cela marchera encore cette fois-ci?
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